Rencontre :
Etude du vitrail " Le Couronnement de la Vierge"

Tout à la fois œuvre d’art et fenêtre ouverte sur le Ciel, ce vitrail nous invite à poser notre regard en ce dimanche 15 août sur "Le couronnement de la Vierge " (1). Loin de vouloir nous entraîner dans une figuration propre à son imagination, l’artiste


souhaite certainement nous conduire en direction du Ciel. Passer de la figuration à la transfiguration en quelque sorte. Par l’enseignement de l’Eglise, par la Foi et la confiance qui nous habitent, nous savons en effet voir au-delà des apparences ! Par exemple, prenons la photo de quelqu’un que nous avons aimé et laissons notre esprit s’évanouir dans des souvenirs lointains vécus ensemble. En esprit, ce voyage jusqu’à notre accompagnement au Ciel est possible. Tout en l’observant dans les moindres détails, le vitrail ci-contre nous invite aujourd’hui à une rencontre spirituelle. Ce que nous savons de notre catéchisme nous y aidera.

D’abord la scène :
Trois personnes divines parfaitement unies dans le rayonnement triangulaire de la Trinité : Dieu le Père, son Fils Jésus et leur Esprit commun d’amour sous la forme d’une colombe les ailes bien ouvertes et donc en action permanente. Puis voici Marie avec la lune sous ses pieds. Notons que Dieu le Père la protège de sa main droite tout en incorporant Jésus de son bras gauche. Sceptre en main, Jésus couronne sa mère que l’on remarque dans une attitude aussi humble et aimante que celle de l’Annonciation bien connue peinte par Fra Angelico. Père, Fils, Esprit et Marie, telle est la scène centrale. Tout autour, c’est le décor. Pour représenter le lieu, l’artiste a disposé les nuées pures du ciel puis des débuts de chapiteaux et de voûtes d’églises et enfin, tout en haut, quelques jolies têtes angéliques avec leurs petites ailes en action. Angelots prêts à porter sur terre la nouvelle ? Les saints et les anges du ciel participent joyeusement à cette glorification ! Gloire à toi Marie en ce jour de ton couronnement !

Et maintenant, les couleurs :
Dieu le Père, Grand Prêtre en chasuble verte. Le vert a souvent changé de signification au cours des siècles. Actuellement, c’est la couleur des vêtements sacerdotaux pour les "dimanches ordinaires". Je préfère me rattacher aux commentaires de Michel Pastoureau, spécialiste contemporain de l’histoire des couleurs :"une couleur située hors de toutes les échelles", donc au-delà. Cela nous va très bien pour Dieu. Quant à Jésus, il porte l’aube blanche des prêtres, diacres et servants d’église. Son manteau rouge-sang rappelle sa Passion. Nos prêtres revêtent aussi le rouge pour célébrer les martyrs. Enfin, voici Marie. Toute drapée de bleu et la tête couverte d’un voile blanc. Le peintre verrier a sans doute voulu symboliser le bleu du ciel et le blanc de la pureté-virginité. Quant au vaste rayonnement doré triangulaire, notons qu’il émane de Dieu le Père.
Pour terminer, deux détails complémentaires dans les auréoles : celle du Père porte le triangle de la Trinité ; celle du Fils porte le tracé de la croix.

Et la lune alors ?
Je vous propose en ce début d’août où les astres sont, d’après les observatoires, au plus près de la Terre, de nous adresser à Marie selon ses litanies ou d’anciens hymnes en latin : Astre du ciel , priez pour nous - Etoile du matin, priez pour nous - Reine des saisons, priez pour nous . . . -"Ave maris stella, Dei mater alma, Atque semper virgo, Felix coeli parta " - Nous te saluons ô toi Notre-Dame, Marie Vierge Sainte que drape le soleil, Couronnée d’étoiles, la lune est sous tes pas . . .

Cette scène n’a rien de vérifiable me dites-vous ? Oui mais si la lumière qui la traverse a le pouvoir de la rendre vivante et changeante à chaque instant de la journée, j’en conclus qu’elle est pour nous tous une grâce, un don . . . et non un dû ! C’est une Rencontre avec l’Au-delà. N’est-ce pas de cette manière que parlent les vitraux de nos églises.

Hilaire Ferchaud

(1) : C’est par étourderie que j’ai confondu la Montée Corps et Âme de Marie au Ciel fêtée le 15 août avec le Couronnement de Marie au ciel fêtée le 24 août. A l’heure où ce texte était à peu près achevé, je n’ai pas souhaité tout recommencer. Est-ce péché ?

P.S. - Pour vos commentaires éventuels, vos encouragements, vos propositions : hilaire.ferchaud chez wanadoo.fr