Plus de doute vraiment ?

Ce vendredi 2 avril, c’est le Vendredi Saint. Jésus arrêté et menotté est jugé, condamné, crucifié. Mort, il est enfermé sous terre, dans le noir le plus noir. Là, c’est fini et bien fini. Ouf ! Et voilà que trois jours après . . . Alleluia ! Il est vivant, plus vivant que jamais. Echappé ? Libéré ? Passé de l’autre côté ? Dans ce cas, faut-il attendre notre tour ? Nous le savons : Christ ressuscité est toujours parmi nous. Il fait le pont entre Ciel et Terre dès aujourd’hui. Il est le passeur qui tend la main pour aider, accompagner. Ouf ! Sauvé ! Incroyable ! C’est à n’y rien comprendre. Vous en doutez ? C’est normal. Nous doutons tous ; c’est notre liberté ! De toute façon, la foi échappe à tout contrôle. Croire, c’est tout simplement faire confiance, sans calcul. Comme un enfant fait confiance à ses parents !

Accepter de ne pas comprendre, c’est dur ! Or, si l’on vous disait que Dieu permet le doute justement pour que nous
puissions douter de Lui, croiriez-vous cela ? Il y a tant de gens qui doutent de tout. Ils ont calculé, projeté, rêvé et ce qui leur arrive ne ressemble en rien à leur rêve. Dépit ! Abandon ! Vide ! Les voilà au tombeau. Temps perdu ? Non car douter n’a rien à voir avec l’abandon. Jésus a souffert jusqu’au bout ; peut-être a-t-il même douté d’y arriver. "Père, si c’est possible . . .". Et il a fini par tout, absolument tout remettre entre Ses Mains. Don total, sans retenue, sans calcul, sans réclamation, le vide, le tombeau, le noir, la pierre, le froid . . . Cela fait penser à nos morts, ceux que nous avons connus et aimés.

Notre foi en la Résurrection de nos morts ne serait-elle qu’une hypothèse ? Une manière de se consoler en disant : "Ils sont vivants autrement " ? Et tout en calculant de plus en plus finement la longueur, la largeur, la profondeur et la résistance des matériaux avec lesquels nous emballons nos journées, nous nous répétons comme pour nous en convaincre :"Jésus est vivant ; grand-père et grand-mère sont vivants, papa et maman sont vivants, nos amis (es) trop tôt disparu(es) sont vivants etc . . . " Est-ce idiot de penser ça ? Est-ce ridicule de se dire qu’ils sont à la fois ici et ailleurs ? Est-ce du délire d’interpréter des faits qui nous paraissent extraordinaires comme autant de signaux qu’ils nous envoient depuis l’autre rive ? Oui Seigneur nous croyons ; fais grandir en nous la foi.

Hilaire Ferchaud

Joachim du Bellay a dit :

Ô qu’heureux est celui qui peut passer son âge
Entre pareils à soi ! et qui sans fiction,
Sans crainte, sans envie et sans ambition,
Règne paisiblement en son pauvre ménage !

Le misérable soin d’acquérir davantage
Ne tyrannise point sa libre affection,
Et son plus grand désir, désir sans passion,
Ne s’étend plus avant que son propre héritage.

Il ne s’empêche point des affaires d’autrui,
Son principal espoir ne dépend que de lui,
Il est sa cour, son roi, sa faveur et son maître.

Il ne mange son bien en pays étranger,
Il ne met pour autrui sa personne en danger,
Et plus riche qu’il est ne voudrait jamais être.

« Sonnet 38 »

Et moi, je dis :

Heureux ce jeune homme qui vient donner
son sang pour la première fois.
Heureux ces deux retraités Liréens qui ont mis leurs compétences aux services des restos du coeur !
Heureux celui qui a initié cette association qui nettoie Liré de toutes ces choses jetées sur les trottoirs, etc.
Heureux ces responsables d’associations, des clubs sportifs qui contribuent au vivre-ensemble.
Heureux les citoyens engagés dans les affaires publiques, qui sont à l’écoute et aux services de leurs concitoyens.
Heureux celui qui de la récolte de son grand jardin partage, les légumes et les fruits avec son voisin handicapé.
Heureux ceux et celles qui participent à la vivacité de notre paroisse Sainte-Cécile dans la diversité de toutes les actions entreprises…
Heureux ceux qui s’appliquent à prendre connaissance, à comprendre toute chose avant d’exprimer un avis, un jugement.
Heureux ceux qui iront vers les autres, tous les autres, la main tendue en avant quand la Covid sera partie.
Heureux, ceux qui écrivent de temps en temps pour la paroisse et qui se disent que d’aucuns et d’aucunes pourraient faire de même !

Si Du Bellay à écrit ce sonnet 38 c’est pour exprimer son mal-être dans cette haute société moyenâgeuse Italienne… que je m’abstiens de qualifier.
Heureux, sommes-nous dans notre douceur angevine et notre démocratie 2021.
Heureux, nous le sommes, nous les chrétiens qui savons qu’après la triste soirée du jeudi saint (Mathieu 26/38 - 44) et la mort sur la croix du vendredi (Mathieu 27/45 - 54), le Christ ressuscitera au matin de Pâques (Mathieu 28/4 - 8)

Et nous pourrons nous le dire…
« Il est ressuscité ! »

Georges