Saint Georges l’invincible

La légende de Saint Georges telle que vous la lirez ci-après, vaut aujourd’hui encore par son enseignement . Bien que très imagée comme on savait le faire au Moyen-âge, elle peut s’actualiser quand elle souligne la victoire du Bien sur le Mal. En effet, tel un épouvantable dragon, le Mal n’a jamais fini de rôder. Heureusement et grâce à nos supplications, Saint Georges au grand galop peut accourir, terrasser l’immonde bête et nous libérer ainsi de ses emprises mortifères. Voici un résumé de la légende de Saint Georges. A nous d’en tirer un enseignement chrétien .

En un siècle que nous ne savons définir, transportons-nous dans un village de Lydie, province de Turquie. Là, il y a un étang dans lequel s’agite jour et nuit une bête énorme et épouvantable : un dragon. Il est si effrayant que parfois il sort de l’eau, s’approche des maisons et crache une flamme si longue et si puante que les habitants fuient vers la montagne pour n’en redescendre que lorsque l’animal retourne à son étang.

Or, le dragon a faim, toujours faim ! Faim
de chair fraîche, vivante ! On lui jette les cochons, les moutons, les veaux, les vaches et, à contrecœur, les animaux domestiques comme les chiens et les chats. Mais un jour, il n’y a plus rien. Que faire ? Alors, on se dévoue : les uns après les autres, les habitants se sacrifient et s’offrent dans l’espoir de sauver le village. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Qui sera le dernier ? Et si c’était la fille du roi ?

Au moment où Georges, soldat de l’empereur, arrive au village, nous avons d’une part la princesse enchaînée à un rocher et, d’autre part, le dragon, toutes dents dehors, gueule ouverte et haleine en feu. Belle et majestueuse dans une splendide robe de mariée, la jeune fille s’avance, prête pour le sacrifice. Mais Georges qui galope non loin de là sur son cheval blanc, porté à la fois par son courage et la haine du Mal, éperonne son fidèle destrier, arrive sur les lieux et, d’un coup de lance, blesse le dragon, l’enchaîne et l’achève devant les yeux ébahis des villageois enfin sauvés.

Devant un tel exploit, toute la région se fait baptiser mais alors, soupçonné de ce christianisme pourchassé par l’empereur du moment, Georges, fidèle soldat tout autant que fidèle chrétien est arrêté, torturé, martyrisé durant sept longues années avant d’être décapité et jeté au fond d’un puits. C’est là qu’un ange rayonnant de lumière vint le récupérer et le fit entrer au Paradis des Saints de Dieu. Il était devenu "Saint Georges l’Invincible", toujours prêt à nous aider pour vaincre le grand dragon du Mal. Pas étonnant que cette légende ait inspiré la Chevalerie ! Saint Patron de l’Angleterre, de la Géorgie, de l’Ethiopie et beaucoup d’autres pays, Saint Georges est le symbole de la victoire du Bien sur le Mal.

Hilaire Ferchaud - Rédaction inspirée de textes divers

EN GUISE DE COMPLEMENT : Si en Chine par exemple le dragon est principe de vie, de croissance et de fertilité, il n’est est pas de même chez nous où cet animal semble régulièrement posté à la limite
entre deux mondes : le monde profane et le monde religieux, le charnel et le spirituel. En notre église paroissiale de Saint Laurent des Autels, quatre vilains dragons sculptés dans le bois sont ainsi postés : deux au-dessus de la porte de la sacristie et deux autres en face, porte "issue de secours". En ces deux seuils qui séparent le monde civil du monde religieux, entre sacristie-vestiaire et Saint-des-Saints consacré à la célébration du Christ mort et ressuscité, ils sont là, gueule ouverte, prêts à nous entraîner vers leurs enfers. Nous avons là devant nous et en permanence la même mise en garde que les bâtisseurs du Moyen-âge ont laissée sur les façades de nos vieilles églises et cathédrales à l’adresse des personnes qui s’apprêtaient à passer de l’espace public à l’espace religieux. Les artisans qui ont apporté leur savoir-faire à l’église de Saint Laurent des Autels nous ont laissé au moins ce vibrant messages de leur foi. Merci à eux.
H.F.