Souriez, c’est la rentrée !

Osons l’avouer : il y a du festif dans l’air. Et chaque année, d’août à septembre, ce petit parfum de renouveau revient comme un spectacle bien ordonné : le traditionnel pique-nique familial, les vitrines réactualisées, les premières brumes matinales, les vendanges et la cueillette des pommes, les champignons et, par-dessus tout ça, l’allégresse des petits trottant menu vers leur première école avec nounours-cartable au dos entre papa et maman. Dans le même temps ou à peu près, ordi blotti contre elle, la jeune bachelière cherche une petite place dans l’impressionnant Amphi de l’Université. Il y a tant de neuf en ces jours de rentrée que je vous invite à nous y attarder car c’est beau, c’est neuf, c’est nouveau. Sourions, c’est la rentrée !

Avec l’arrivée de septembre, un monde ancien s’en est allé : les confinements, les autorisations de déplacements, les menaces à 135 euros mais aussi les écoliers à la maison et les parents énervés, désorientés tant pour l’organisation de leur travail que pour l’aide aux devoirs. "On nous dit de nous connecter sur tel site et, le moment venu, ça beugue ! Ou alors, le prof n’a pas laissé de cours. C’est inadmissible ! " Et nous voilà arrivés sur le terrain où je voulais vous entraîner : l’école reprend, les profs sont là, l’accueil est assuré, les copains sont retrouvés, enfants et profs vont enfin pouvoir travailler. Sourions malgré le masque car la rentrée est assurée !

Tous les métiers sont habillés de dignité, de grandeur, de beauté, de générosité dès lors qu’ils participent au bonheur de l’humanité. Le boulanger, le menuisier, le maçon, le médecin bien sûr mais aussi le monteur en électronique, le chercheur en laboratoire, l’inventeur en robotique etc . . . Et les enseignants alors ? Ils ont à cœur d’imaginer et de mettre en œuvre ce qu’ils pensent être le mieux adapté à leurs élèves. Ce travail est toujours nouveau, toujours à reprendre, toujours à affiner car d’année en année ceux-ci changent. Rien n’est plus riche et rien n’est plus diversifié qu’un cerveau humain. La technique d’enseignement qui a marché une année ne marche plus l’année suivante. Bravo les boulangers, les menuisiers, les maçons, les médecins qui contribuez sans discontinuer
à vous perfectionner. Bravo à vous les monteurs, les chercheurs, les inventeurs qui préparez les nouveautés pour des lendemains toujours meilleurs. Et je finirai par une anecdote au profit des professeurs. Déjà ancienne elle est vraie pour tous les métiers. Nous étions entre collègues instituteurs réunis en Journée Pédagogique autour d’un formateur qui nous promit dès le matin :"Voici le programme que nous allons travailler ensemble. Et, en fin de journée, je vous indiquerai parmi toutes les méthodes d’enseignement, celle qui est la meilleure de toutes. Promis !" Satisfaction générale ! Chacune et chacun se réjouit par avance de la dernière heure. Et le soir, le formateur tint sa promesse :"Parmi toutes les méthodes que l’on vous propose, la meilleure est celle que vous inventerez vous-mêmes en fonction de vos élèves." Allez, sourions, c’est la rentrée, et faisons une grande place à l’inventivité !

Hilaire Ferchaud