La confiance n’exclut pas le contrôle

Un jour, le Pape Jean-Paul II est venu nous dire " N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des Etats, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait !" Ce même Pape n’a pourtant pas été épargné lui-même ! Aujourd’hui, ajouterait-il "N’ayez pas peur du COVID 19, faites confiance aux scientifiques !" car c’est bien là le cœur de nos angoisses. Ne pas avoir peur, faire confiance, ça va un peu mais ne nous trompe-t-on pas ? Nous avons le droit de savoir et les polémiques à ce sujet vont bon train. Je me souviens encore de ce secrétaire scrupuleux qui, les lunettes au bout du nez et scrutant une à une mes réponses sur un imprimé, déclara lentement et avec beaucoup d’assurance :" Vous savez Monsieur, la confiance n’exclut pas le contrôle !".

Que savait notre Président Emmanuel Macron quand il annonça aux Français "Nous sommes en guerre" ? Stupeur ! En guerre contre qui ? Que fallait-il comprendre ? Comment se fait-il que le vaccin contre la COVID 19 qui était annoncé long à préparer fut-il prêt en un tournemain ?
Pourquoi des millions de doses font-elles défaut aujourd’hui ? Le pouvoir politique serait-il manipulé par le pouvoir scientifique ? Ou vice-versa ? Chacun de nous y va de ses propres interrogations et notre confiance est ébranlée. Mais en partant du principe que "la confiance n’exclut pas le contrôle", que pouvons-nous contrôler ? Récemment, quelqu’un qui, habituellement est assez pessimiste, m’affirmait sûr de lui "Vous allez voir : après les politiques la rue va se retourner contre les scientifiques."

Certes, la peur paralyse mais elle fait acheter et c’est bien là le but des épouvantails. Aujourd’hui et par le truchement de la pandémie, le pouvoir des politiques et le pouvoir des scientifiques s’interpénètre nécessairement. Faisons-leur confiance puisque nous ne pouvons rien faire d’autre. Prisonniers de guerre !

La morale de cette histoire de COVID 19 est toujours contenue dans le message de Jean-Paul II : "N’ayons pas peur !", mais je crois nécessaire d’ajouter "tenons-nous informés" car tel est aussi notre devoir. Et faisons nôtre cette belle maxime : "La confiance n’exclut pas le contrôle !"

Hilaire Ferchaud