Ne cache pas ta joie !
Ne cache pas ta peine !

Quel sujet aborder cette semaine pour échanger avec vous juste après Pâques ? Telle était la question qui me torturait lorsqu’en ouvrant ma messagerie j’y trouve comme une réponse subite à mon interrogation : un petit film envoyé par l’un de mes correspondants et intitulé "Jean d’Ormesson l’inclassable". Miracle parmi tant d’autres, voici le début de son témoignage :"Je n’ai jamais cessé d’être heureux. Vous savez, il y a une phrase que j’ai souvent répétée : Merci pour les roses et merci pour les épines. Je ne suis pas de ceux qui disent que la situation est très mauvaise, qu’aujourd’hui tout va mal et que c’était mieux avant. Mieux avant ? Non, le monde a toujours été difficile et il faut toujours garder l’espérance."

Merci à notre regretté académicien pour les
roses et merci pour les épines. La fête de Pâques étant encore toute proche, reconnaissons que ses effets de lumière sont toujours là, entraînants, enthousiasmants. Pâques nous donne de l’ardeur, guide nos paroles, oriente nos déplacements, nos choix, nos contacts. Feu de paille qui s’éteindra dès qu’on ne l’alimentera plus ? Non, il ne le faut pas, et contrairement à ce que disent les âmes tristes de nature ou profondément attristées par un malheur profond, la vie est toujours belle. La lumière d’une aube nouvelle chasse toujours les fantômes des nuits les plus angoissantes. Les épines font partie de la rose certes mais je crois qu’elles contribuent à faire de la rose une vraie rose. Tout le monde n’a pas les yeux du bleu limpide de Jean d’Ormesson mais tout le monde a une âme sensible et, de ce fait, est perfectible aux yeux des hommes comme aux yeux de Dieu. Tout en prêtant une oreille attentive aux propos de sagesse qui animent parfois nos conversations, il peut nous arriver de penser :"Cette personne-là, comme on est bien en sa présence ! Elle est comme habitée." Christ ressuscité continue des s’incarner. Ne cachons pas nos joies ; ne cachons pas nos peines.

"Oui je suis là et c’est extraordinaire. D’ailleurs, qu’est-ce que je fais là ? Je suis très heureux de vivre." poursuit Jean d’Ormesson. Sitôt la Résurrection, les Apôtres se sont retrouvés entre eux autour de Marie. Très heureux de ne pas être seuls ! Très heureux de vivre ! Ils attendent de recevoir la force de l’Esprit qui les fera parler, qui les amènera à baptiser, qui les aidera à poser les premières pierres de l’Eglise. Ne cachons pas nos joies, ne cachons pas nos peines, il y aura toujours des roses et des épines. Ensemble, ne sont-elles pas le bouquet de la vie ? Merci à ma messagerie ; ne porte-t-elle pas aussi de belles voix constructives ?

Hilaire Ferchaud
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